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Poesie tristi

L’athlète qui se déshabille
devant une assemblée de bossus,
ne doit pas s’attendre à des compliments.

 

Carcasse rouillée envahie par le pré,
l’ oiseau de fer achève de pourrir dans les fleurs,
et l’ on voit au-dedans, émouvants de blancheur,
les os d’ un homme étrangement gardés.

Dans le métro, ces roses dispersées
ressemblent au bouquet d’un mort.
Ferrailles obscures, pierres glacées,
la joie s’ est envolée et notre vie est fanée.

Écrasé à la vitre de mon œil,
je fais signe aux passants en criant au secours.
Mais tous sont aveugles et sourds,
et quand l’un d’ eux se détourne
c’ est pour cracher sur ma face obscure.
Oh ! qui brisera la pierre morte
où mon coeur agonise ?

Ce panier de fruits qui flamboient au soleil
me rappelle le doux temps de mon enfance,
et mes yeux se remplissent de larmes et de ris.
Comment ne pas être désolé et ravi
quand on a vu luire au ciel de la prière
l’ innocence perdue et la beauté première ?

Ayant par la force aimantrice de l’amour,
pénétré le secret jusqu’au sang,
je ne vis plus que ma vêture abandonnée
et mon reflet qui se mouvait au-dedans.
Lorsque fermant les yeux pour vérifier le poids,
je le vis qui se jouait toujours dans mon cœur devenu singulier.