Qui étudiera le Livre et qui parcourra la voie de l’Unique? Celui-là comprendra que ce Message lui est adressé personnellement, à son être le plus profond, et le plus ignoré.
LA VOIE DU LIVRE (2004), par Charlesd'Hooghvorst
Pour le Saint-béni-soit-Il, il y a un lieu appelé Livre, car il est écrit : « Cherchez dans le Livre de IHVH et lisez » (Isaïe, XXXIV, 16), car toute la force et puissance des œuvres du Saint-béni-soit-Il dépendent de ce Livre et émanent de lui.
Le Zohar
Qui étudiera le Livre et qui parcourra la voie de l’Unique ? (XX, 44)
Le Livre enseigne la Voie qui mène à l’Unique, c’est-à-dire à la réunion de ce qui est en haut et de ce qui est en bas, car ce qui a été divisé par le mélange de la chute, doit être réuni pour reformer l’Unique.
Le verset qui lui fait face sur la colonne de droite semble nous en indiquer le chemin :
Dégageons notre reine virginale, et elle nous donnera un fils qui sauvera le genre humain et qui le restituera dans sa splendeur première. I.N.R.I. (XX, 44’)
I.N.R.I. : Igne Natura Renovatur Integra, c’est-à-dire « par le Feu la Nature est Rénovée dans son Intégrité ».
C’est donc ce feu I.N.R.I. qui dégage notre reine virginale de ce Lieu secret appelé Livre, qui est situé dans le milieu de la vie de l’homme.
Nous avons entendu le commentaire suivant d’Emmanuel d’Hooghvorst :
Lorsque l’homme a été envoyé en exil, il s’est trouvé dans cet exil un lieu mystérieux, ténébreux, qu’on appelle la Vierge Noire, où se trouve la semence de la lumière. Nous devons la retrouver et nous devons faire jaillir cette lumière. C’est cela le Grand Œuvre.
N’est-ce pas cette reine virginale qu’il nous faut dégager, au moyen de « cette noire nuée qui erre perdue », le feu I.N.R.I. « qui allume la mèche du savoir ».
N’est-ce pas la vierge noire la première et la plus mystérieuse de toutes les mères ? N’est-ce pas elle que Dieu a regardée amoureusement dès le commencement ? N’est-ce pas elle qui a accouché la lumière qui éclaire le monde ? (XXVII, 33)
Myriam avec Aaron parla contre Moïse au sujet de la femme couchite qu’il avait prise, car il avait pris une femme couchite [noire]. Ils dirent : Est-ce seulement par Moïse que IHVH a parlé ? N’a-t-il pas parlé aussi par nous ? Et IHVH l’entendit […] et il dit : Écoutez bien mes paroles : Si vous avez quelque prophète de IHVH, c’est en vision que je me révèle à lui, c’est en songe que je lui parle. Tel n’est pas mon serviteur Moïse, il est reconnu fidèle dans toute ma maison, je lui parle bouche à bouche, en me faisant voir, et non par énigmes, et il contemple la figure de IHVH. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? (Nombres, XII, 1 à 8)
Le Message Retrouvé semble répondre aux critiques formulées par la sœur de Moïse :
N’ayez pas honte de la couleur noire que Dieu a choisie pour vous, car c’est en celle-là que sont cachées toutes les autres. Ne savezvous pas que la lumière est sortie des ténèbres au commencement, et qu’à la fin elle reposera dans la splendeur dorée ? (XXVII, 17’)
[…] L’Art d’Isis accomplira ce miracle en séparant par cuisson le pur de l’impur qui empêchait cette maturation de s’accomplir. En cet œuvre en effet, il ne faut que cuire, mais au moyen du feu des Philosophes appelé I.N.R.I., leur unique agent.
Telle est l’œuvre du Feu I.N.R.I., l’œuvre de la Création. C’est pourquoi le premier mot du livre de la Genèse est Berechit, « dans un commencement », ce qui peut se lire, en intervertissant les lettres, Berit Ech, c’est-à-dire « Alliance du Feu ». C’est cette alliance-là qui se fit pour Jacob, lorsqu’il eut lutté avec le Feu de la Nuit et qu’il l’eut vaincu.
Ainsi les Adeptes se nomment-ils « Philosophes par le Feu ».
Dieu nous a donné le Livre de la nature, mais nous ne l’avons pas lu ! (XXIX, 50)
Nous l’avons tous reçu lors de notre incarnation en ce monde exilé, mais du fait de la chute originelle, nous ne savons plus le lire.
S’il nous imprime sa voie blanc sur noir, la remarquerons-nous, l’étudierons-nous et la suivrons-nous ? […] (XXIX, 51’)
I.N.R.I., c’est un feu blanc sur un feu noir qui nous apprend à lire le livre de la Nature, en dégageant notre reine virginale.
Le feu est tout l’Art de quoi s’aide nature, disent les Philosophes.
Que par cabale il nous appert l’Écriture avoir été un feu obscur et caligineux sur le dos d’un feu blanc et resplendissant à merveille, c’est le Feu de l’Esprit Saint (B. de Vigenère, Traité du feu et du sel, J. Cailloué, Rouen, 1642, p. 21.).
Ce feu noir qui consumait peu à peu l’homme déchu sera lavé et adouci par le feu blanc d’Isis la céleste. Ainsi l’homme réapprend à se lire. C’est alors qu’apparaît, comme une aurore, la pureté de la Mère terrestre, la Nature régénérée.
Qui se lut en son milieu sut secret d’Écriture (E. d’Hooghvorst, « Aphorismes du Nouveau-Monde », no 46, dans Le Fil d’Ariane, Écriture et tradition, cit., 1998-99, nos 63-64, p. 13.)…
Les alchimistes diraient qu’il faut apprendre à lire l’or (Cf. E. d’Hooghvorst, Le Fil de Pénélope, cit., t. I, p. 115. Cf. aussi E. d’Hooghvorst, « Aphorismes du Nouveau-Monde », no 17, dans Le Fil d’Ariane, Écriture et tradition, cit., 1998-99, nos 63-64, p. 10 : « En lettres se mit l’or, un génie en lut l’Art. […] »), cet or gelé dans l’enfer de Pluton, appelé aussi « or noir » ou « or mal lu » ; il doit être dissous pour libérer sa vertu germinative, la racine de la Pierre des Philosophes.
Ô Père tout-puissant, enseigne à ceux que tu juges dignes d’entrer dans tes Voies, ce feu en lequel consiste toute la science (Réfutation de l’anonyme Pantaléon, L. d’Houry, Paris, 1689, p. 84.).
Le Poète qui cuit son doux Mercure en sage bois, a lu par ce suc, la croix d’I.N.R.I., un sel chéri de ses élus. Sans lire cet I.N.R.I., qu’est la croix ? Elle rêve seule en nuit muette, et l’homme égaré sans piste, y rêve d’expier (E. d’Hooghvorst, « Aphorismes du Nouveau-Monde », no 23, dans Le Fil d’Ariane, Écriture et tradition, cit., 1998-99, nos 63-64, p. 11.).
E. d’Hooghvorst