Je viens d’avoir l’honneur de lire, sur épreuves, ce traité ou Louis Cattiaux atteint la métaphysique de l’art parce qu’il l’a dégagé de ses servitudes techniques. Mais aussi quelle différence n’en résulte-t-il pas entre l’exploitation des maladresses voulues ou des incongruités d’une technique (bluff moderne de droite ou de gauche) avec l’expression d’une véritable personnalité ! On ne pénètre pas l’Art par la ruse, par force ou par médiocrité. La science de peindre avec ce qu’il faut savoir des supports, de l’impression, des pigments, des véhicules, des fonds, est ici traitée sans aucun dogmatisme, par un homme qui a été surprendre les secrets des peintres du XVe siècle. Une fois maître des recettes et des solutions traditionnelles des problèmes picturaux, Louis Cattiaux passe à l’examen des raisons de peindre. L’idée d’épater le public (?) ou l’intention d’intéresser un marchand achalandé n’ont rien à voir avec l’impulsion du vrai peintre né : se libérer par la plastique colorée d’une possession divine ou satanique, diraient certains, et on ne les en blâmerait pas s’ils étaient authentiquement diabolico-mystiques. Ce contre quoi s’élève Cattiaux, c’est contre les pseudos-marchands, pseudos-amateurs. Son tableau de cotation des œuvres à examiner donne deux cotations essentielles à l’âme et à l’esprit. Mais aucune à l’effet porté. Contre les faux émotifs, la sincérité seule vaut, expression d’une Foi. Ce sera un petit livre indépendant, anti-cuistre, érudit dans la conception ésotérique et métaphysique de la peinture. Je signalerai, lorsqu’il paraîtra, son éditeur, tellement je suis convaincu de rendre service aux peintres.